« L’elléborine, que certains appellent aussi epipactis, est une petite plante touffue qui produit de petites feuilles ; bue, elle est utile contre les dysfonctionnements du foie et l’ingestion de poisons » (f. 37v).
Le texte de Dioscoride et de Mattioli se réfère probablement à l’espèce Herniaria glabra, appelée epipactis ou elléborine par les auteurs anciens. La plante dessinée par Cibo sur la miniature est par contre l’éranthe d’hiver, ainsi nommé parce qu’il fleurit durant les mois froids. Son épithète spécifique hyemalis y fait aussi allusion. On le rencontre dans des friches dans presque toute l’Italie, en France et en Europe du Sud-Est. Il appartient à la famille des Renonculacées, dont Cibo inclut six autres espèces : ff. 32r et 170r, Hepatica nobilis ; f. 91r, Ranunculus ficaria ; ff. 89r et 95r, Helleborus foetidus et Helleborus viridis ; f. 161r, Nigella damascena et f. 174r, Anemone hortensis. Dioscoride ne décrit pas l’éranthe d’hiver dans son œuvre, pas plus que l’on ne connaît ses usages. C’est une plante vénéneuse à cause de son contenu en glucosides cardiotoniques, surtout dans les rhizomes. Il s’agit d’une des plantes les plus toxiques de la flore européenne.
Ramón Morales Valverde
Real Jardín Botánico de Madrid
(Extrait du volume de commentaires du Dioscoride de Cibo et Mattioli)