Le règne de Vénus est placé sous le signe du plaisir, du divertissement, de la joie et de la beauté. Au-dessus d’une évocation de ces activités riches en plaisirs de toute sorte, la déesse planétaire passe dans son char orange auquel sont attelées deux colombes. Dans la main gauche elle tient son attribut, une flèche. De la droite, elle tient Amour en laisse. Les yeux bandés, ce dernier est en équilibre sur sa jambe gauche et sur le point de tirer une flèche. L’image de la déesse, entourée de nuages et d’une lumière rayonnante, est accompagnée d’un cœur ailé transpercé par une flèche, lequel flotte dans le ciel, tel un motif récurrent. Autour du panneau intérieur, le peintre a composé différentes scènes d’activités humaines en plein air. Une scène courtoise sur le bord inférieur de l’image évoque les plaisirs charnels et ceux de la musique. La partie de droite est réservée à la couche la plus basse de la société, les paysans, une clientèle plutôt inhabituelle pour les enfants de Vénus : la fête paysanne avec les cornemuses et les couples qui dansent est encadrée, au premier plan, par un couple d’amoureux à l’ombre d’un arbre et, à l’arrière-plan, par un couple qui s’éloigne à cheval. Au centre de la miniature, une niche composée de piliers et de colonnes, contient un flacon à l’intérieur duquel un splendide paon fait la roue.
La queue du paon est pour l’alchimie le symbole des variations des couleurs, qui deviennent visibles dans le flacon lorsqu’un certain stade de la transmutation est atteint. La représentation du paon, le noble oiseau qui, au Moyen Âge, était associé aux couches supérieures de la société, apparaît au cinquième degré du processus de transmutation dans le royaume de Vénus. Petra Schramm se risque à commenter la miniature tout entière et y voit le prélude des noces chimiques,qui renforcent l’aptitude à aimer. Les deux oiseaux attributs de Vénus – le paon, ainsi que la colombe – étaient considérés comme un aphrodisiaque : la chair du paon était censée accroître la virilité de l’homme, et celle de la colombe favoriser le consentement de la femme.
Jörg Völlnagel
(Historien d’art, chercheur aux Staatliche Museen de Berlin)
Le règne de Vénus est placé sous le signe du plaisir, du divertissement, de la joie et de la beauté. Au-dessus d’une évocation de ces activités riches en plaisirs de toute sorte, la déesse planétaire passe dans son char orange auquel sont attelées deux colombes. Dans la main gauche elle tient son attribut, une flèche. De la droite, elle tient Amour en laisse. Les yeux bandés, ce dernier est en équilibre sur sa jambe gauche et sur le point de tirer une flèche. L’image de la déesse, entourée de nuages et d’une lumière rayonnante, est accompagnée d’un cœur ailé transpercé par une flèche, lequel flotte dans le ciel, tel un motif récurrent. Autour du panneau intérieur, le peintre a composé différentes scènes d’activités humaines en plein air. Une scène courtoise sur le bord inférieur de l’image évoque les plaisirs charnels et ceux de la musique. La partie de droite est réservée à la couche la plus basse de la société, les paysans, une clientèle plutôt inhabituelle pour les enfants de Vénus : la fête paysanne avec les cornemuses et les couples qui dansent est encadrée, au premier plan, par un couple d’amoureux à l’ombre d’un arbre et, à l’arrière-plan, par un couple qui s’éloigne à cheval. Au centre de la miniature, une niche composée de piliers et de colonnes, contient un flacon à l’intérieur duquel un splendide paon fait la roue.
La queue du paon est pour l’alchimie le symbole des variations des couleurs, qui deviennent visibles dans le flacon lorsqu’un certain stade de la transmutation est atteint. La représentation du paon, le noble oiseau qui, au Moyen Âge, était associé aux couches supérieures de la société, apparaît au cinquième degré du processus de transmutation dans le royaume de Vénus. Petra Schramm se risque à commenter la miniature tout entière et y voit le prélude des noces chimiques,qui renforcent l’aptitude à aimer. Les deux oiseaux attributs de Vénus – le paon, ainsi que la colombe – étaient considérés comme un aphrodisiaque : la chair du paon était censée accroître la virilité de l’homme, et celle de la colombe favoriser le consentement de la femme.
Jörg Völlnagel
(Historien d’art, chercheur aux Staatliche Museen de Berlin)