Dans le Nord de la France, la prolifique école de Dieppe créa certains des atlas aux décorations marginales les plus innovatrices et les plus belles. L’Atlas Vallard, qui s’inscrit dans cette école cartographique, présente un composant portugais clair, soit par son cartographe (anonyme) ou par le modèle qui l’a inspiré, d’après l’influence portugaise en toponymie. Il est particulièrement important de remarquer que l'atlas présente la côte orientale de l'Australie pour la première fois dans l'histoire, 200 ans avant les voyages du capitaine Cook, faussement considéré comme le découvreur du continent. Tout comme l’Atlas Miller, une de ses caractéristiques plus remarquables sont ses enluminures, qui reflètent des scènes d’épisodes de la colonisation qui eut lieu au XVIème siècle, ainsi que de nombreuses illustrations de la vie de la population autochtone.
L’atlas commence avec un texte d’introduction sur le régime du soleil, suivi d’un calendrier. L’atlas du monde se compose des 15 cartes nautiques suivantes, orientées avec le Sud en haut :
1. « Terra Java » (côte est de l’Australie ’)
2. « La Jave » (côte du nord de l’Australie ’), une partie de l’Asie et l’Insulinde
3. « Terra Java » (côte ouest de l’Australie ’)
4. Golfe Persique et la Mer Rouge
5. Afrique du Sud et Madagascar
6. Océan Atlantique, côtes de l’Afrique et du Brésil
7. Nord-ouest de l’Afrique
8. Europe et nord de l’Afrique
9. Amérique du Nord et Canada (côte est)
10. Amérique Centrale
11. Caraïbes et le Brésil
12. Amérique du Sud : Río de la Plata et détroit de Magellan
13. Europe et le Nord de l’Afrique
14. Mer Adriatique
15. Mer Égée
La nomenclature est écrite en minuscules à l’encre noire et rouge, avec de l’or pour les zones géographiques ; les délimitations de terre ferme sont tracées en couleur et les îles peintes en bleu, en rouge ou en or. De nombreuses roses des vents sur chaque carte et les usuels réseaux de 32 lignes de rhumbs en noir, en rouge et vert pour les directions principales.
Les cartes 14 et 15 semblent avoir été réalisées par une autre main, puisque la technique cartographique et le style artistique sont différents. Le f. 1, sous une sphère armillaire, contient l’inscription : « Nicolas Vallard de Dieppe, 1547 ».
Propriétaires :
Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, Prince de Bénévent (1754-1838).
Il le vendît à Robert Triphook, Londres, 8 mai 1816, n. 3464.
Il le vendît à Henry Bohn, Evans, 29 mars 1833, n. 445.
David Steward Ker le vendît à Sir Thomas Philipps, Londres, 7 mai 1849, pt. IV, n. 791. « Philipps MS 13199 » noté dans les gardes ii et iii, et son ex libris au contre-plat supérieur à côté de la date « 1850 » et d’une inscription qui décrit le manuscrit.
Obtenu par des moyens privés par Henry E. Huntington par l’intermédiaire de A.S.W Rosenbach en 1924.