Cest lystoire : Coment notre seignour ihesu crist aprochant soy de la cité de jerusalem chevauchant une anesse et venant ses disciples apres lui, une grant part du pueple de la cité li vint a l’encontre pour lui honnourer. Et aucuns du pueple estendoient leur vestiment en la voye, et aucuns talhoyent les rayns des aubres et ietoyent en celle meissme voye par ou il devoit passer. Ensi que saint mathieu le dist en son evangile u vinteun capitle.
L’illustration de l’entrée du Christ à Jérusalem a donné naissance à plusieurs chefs-d’œuvre dans l’art pictural du Trecento italien, durant le premier tiers du siècle (fresque de Giotto à Padoue, tableau de prédelle de Duccio à Sienne, fresque de Pietro Lorenzetti à Assise). Le miniaturiste napolitain s’inspire du modèle canonique des grands maîtres toscans pour accompagner le texte de Matthieu glosé en marge de l’enluminure. Mais les quatre évangélistes ont rapporté l’événement.
Le Christ approche de la ville sainte à dos d’ânesse, en signe d’humilité. Ses disciples le suivent et à son habitude, l’artiste A a représenté le premier des apôtres, Pierre, au plus près du Christ, marchant au niveau de la croupe de l’animal. Pas de paysage mais un fond d’or pour illuminer la scène, sur lequel se projette un grand arbre vert sombre au feuillage dense grossièrement esquissé. Un homme s’accroche au tronc pour couper des branches qu’il jette au sol, ainsi que le mentionne la paraphrase ; un autre étend son manteau sur la route pour lui faire un tapis d’honneur. La foule s’est amassée aux portes de la cité et agite des palmes pour saluer le prophète Jésus, le Fils de David. Les constructions blanches serrés les unes contre les autres dépassent de la muraille pour dessiner une ville fantôme sans consistance, aux ouvertures striées de barreaux de fer. Cette peinture conventionnelle et statique se contente de « transcrire » scrupuleusement le texte qu’elle accompagne ; mais elle commémore, plus qu’elle ne raconte.
Cest lystoire : Coment notre seignour ihesu crist aprochant soy de la cité de jerusalem chevauchant une anesse et venant ses disciples apres lui, une grant part du pueple de la cité li vint a l’encontre pour lui honnourer. Et aucuns du pueple estendoient leur vestiment en la voye, et aucuns talhoyent les rayns des aubres et ietoyent en celle meissme voye par ou il devoit passer. Ensi que saint mathieu le dist en son evangile u vinteun capitle.
L’illustration de l’entrée du Christ à Jérusalem a donné naissance à plusieurs chefs-d’œuvre dans l’art pictural du Trecento italien, durant le premier tiers du siècle (fresque de Giotto à Padoue, tableau de prédelle de Duccio à Sienne, fresque de Pietro Lorenzetti à Assise). Le miniaturiste napolitain s’inspire du modèle canonique des grands maîtres toscans pour accompagner le texte de Matthieu glosé en marge de l’enluminure. Mais les quatre évangélistes ont rapporté l’événement.
Le Christ approche de la ville sainte à dos d’ânesse, en signe d’humilité. Ses disciples le suivent et à son habitude, l’artiste A a représenté le premier des apôtres, Pierre, au plus près du Christ, marchant au niveau de la croupe de l’animal. Pas de paysage mais un fond d’or pour illuminer la scène, sur lequel se projette un grand arbre vert sombre au feuillage dense grossièrement esquissé. Un homme s’accroche au tronc pour couper des branches qu’il jette au sol, ainsi que le mentionne la paraphrase ; un autre étend son manteau sur la route pour lui faire un tapis d’honneur. La foule s’est amassée aux portes de la cité et agite des palmes pour saluer le prophète Jésus, le Fils de David. Les constructions blanches serrés les unes contre les autres dépassent de la muraille pour dessiner une ville fantôme sans consistance, aux ouvertures striées de barreaux de fer. Cette peinture conventionnelle et statique se contente de « transcrire » scrupuleusement le texte qu’elle accompagne ; mais elle commémore, plus qu’elle ne raconte.