L’armée céleste à cheval, menée par le Cavalier « Fidèle », la Parole de Dieu au glaive pointé vers l’ennemi tel une lance (cf. ff. 68v-69), affronte les rois de la terre, fantassins en cotte de maille massés derrière la Bête – un dragon à sept têtes – et son parangon séducteur, le faux prophète, qui rampe sous les traits d’un serpent cornu. Une ellipse occulte dans l’image comme dans le texte biblique le déroulement de ce combat apocalyptique pour dépeindre au contraire avec complaisance, au registre inférieur, la chute des monstres précipités tête première dans l’étang de soufre et de feu, pareil ici à une bouche noire ouverte sur des flots ardents. Les corps nus et ensanglantés des souverains couronnés s’amoncèlent à côté, victimes du fer acéré du Tout-Puissant. Ils sont livrés en pâture aux oiseaux du ciel, séjour des saints, qui s’emploient à débarrasser les damnés de leur enveloppe charnelle afin de leur rendre une légèreté semblable à celle qu’ils connaissent eux-mêmes par la seule grâce de leurs vertus… Cette exégèse vigoureuse et imagée ne troublait sans doute pas davantage le copiste de notre commentaire (f. 155v, col.1) que ne semble l’être Jean à son lutrin, tout occupé à tailler sa plume.
Marie-Thérèse Gousset et Marianne Besseyre
Centre de Recherche sur les Manuscrits Enluminés, BnF
(Extrait du volumen de commentaires Apocalypse 1313)
L’armée céleste à cheval, menée par le Cavalier « Fidèle », la Parole de Dieu au glaive pointé vers l’ennemi tel une lance (cf. ff. 68v-69), affronte les rois de la terre, fantassins en cotte de maille massés derrière la Bête – un dragon à sept têtes – et son parangon séducteur, le faux prophète, qui rampe sous les traits d’un serpent cornu. Une ellipse occulte dans l’image comme dans le texte biblique le déroulement de ce combat apocalyptique pour dépeindre au contraire avec complaisance, au registre inférieur, la chute des monstres précipités tête première dans l’étang de soufre et de feu, pareil ici à une bouche noire ouverte sur des flots ardents. Les corps nus et ensanglantés des souverains couronnés s’amoncèlent à côté, victimes du fer acéré du Tout-Puissant. Ils sont livrés en pâture aux oiseaux du ciel, séjour des saints, qui s’emploient à débarrasser les damnés de leur enveloppe charnelle afin de leur rendre une légèreté semblable à celle qu’ils connaissent eux-mêmes par la seule grâce de leurs vertus… Cette exégèse vigoureuse et imagée ne troublait sans doute pas davantage le copiste de notre commentaire (f. 155v, col.1) que ne semble l’être Jean à son lutrin, tout occupé à tailler sa plume.
Marie-Thérèse Gousset et Marianne Besseyre
Centre de Recherche sur les Manuscrits Enluminés, BnF
(Extrait du volumen de commentaires Apocalypse 1313)