Sur la nuée, devant un ciel d’or symbole d’intemporalité, Michel, prince des milices célestes, la chevelure ceinte d’un fin diadème d’or – marque de son rang – apparaît au centre de la « grande bataille » qu’il livre contre les forces du Mal. D’un geste décisif, il enfonce la pointe de son immense croix-lance dans l’une des gueules du Dragon à sept têtes, le projetant vers la terre. Le monstre entraîne dans sa culbute une foule d’esprits mauvais aux allures de chauve-souris hideuses et grimaçantes, qui s’agitent en vain dans les ténèbres d’un fond orné bleu nuit. Aux côtés de l’archange, trois anges dévolus, comme lui, à la garde des âmes, si l’on en croit le commentaire, répondent à l’assaut d’autant d’ennemis. À droite, un compagnon de saint Michel lève un badelaire sur un suppôt de Satan qu’il attrape par une corne tandis que l’autre le menace d’un crochet; à gauche, un diable noir saisit par l’encolure de sa tunique blanche l’ange qui brandit au-dessus de lui une large épée tandis que le troisième ange s’apprête à pourfendre avec une hache de combat un démon porteur d’une énorme massue. L’artiste a, de toute évidence, mis l’accent sur cette lance de saint Michel qui, traversant la composition en diagonale, marque par son impact la victoire irréversible du Bien sur « l’antique Serpent ». La croix qui couronne l’extrémité de l’arme est d’une teinte rouge orangé, couleur de feu mais aussi de sang. Le détail prend tout son sens à la lumière des paroles du commentateur. Celui-ci précise en effet que les armées célestes ont vaincu le Dragon non pas par leur propre puissance ou celle de Michel, mais par la vertu du sang répandu de l’Agneau, autrement dit, du sacrifice du Christ sur la croix.
Marie-Thérèse Gousset et Marianne Besseyre
Centre de Recherche sur les Manuscrits Enluminés, BnF
(Extrait du volumen de commentaires Apocalypse 1313)
Sur la nuée, devant un ciel d’or symbole d’intemporalité, Michel, prince des milices célestes, la chevelure ceinte d’un fin diadème d’or – marque de son rang – apparaît au centre de la « grande bataille » qu’il livre contre les forces du Mal. D’un geste décisif, il enfonce la pointe de son immense croix-lance dans l’une des gueules du Dragon à sept têtes, le projetant vers la terre. Le monstre entraîne dans sa culbute une foule d’esprits mauvais aux allures de chauve-souris hideuses et grimaçantes, qui s’agitent en vain dans les ténèbres d’un fond orné bleu nuit. Aux côtés de l’archange, trois anges dévolus, comme lui, à la garde des âmes, si l’on en croit le commentaire, répondent à l’assaut d’autant d’ennemis. À droite, un compagnon de saint Michel lève un badelaire sur un suppôt de Satan qu’il attrape par une corne tandis que l’autre le menace d’un crochet; à gauche, un diable noir saisit par l’encolure de sa tunique blanche l’ange qui brandit au-dessus de lui une large épée tandis que le troisième ange s’apprête à pourfendre avec une hache de combat un démon porteur d’une énorme massue. L’artiste a, de toute évidence, mis l’accent sur cette lance de saint Michel qui, traversant la composition en diagonale, marque par son impact la victoire irréversible du Bien sur « l’antique Serpent ». La croix qui couronne l’extrémité de l’arme est d’une teinte rouge orangé, couleur de feu mais aussi de sang. Le détail prend tout son sens à la lumière des paroles du commentateur. Celui-ci précise en effet que les armées célestes ont vaincu le Dragon non pas par leur propre puissance ou celle de Michel, mais par la vertu du sang répandu de l’Agneau, autrement dit, du sacrifice du Christ sur la croix.
Marie-Thérèse Gousset et Marianne Besseyre
Centre de Recherche sur les Manuscrits Enluminés, BnF
(Extrait du volumen de commentaires Apocalypse 1313)
