« Les feuilles de la violette odorante sont plus petites que celles du lierre, plus minces et plus sombres, mais elles n’en sont pas pour autant trop différentes. Du milieu de la racine partent de petits pédoncules, au sommet desquels poussent les fleurs violacées qui exhalent un parfum très suave. Elle pousse dans les lieux ombreux et inaccessibles. La violette a des propriétés rafraîchissantes ; les feuilles, seules ou avec de la polenta, s’appliquent en emplâtre sur les estomacs chauds, sur les yeux irrités et sur le siège en cas de prolapsus. »
Cette plante croît dans les prairies et à la lisière des forêts dans presque toute l’Europe, et sa floraison est très précoce. Elle contient un alcaloïde, des saponines et de l’acide salicylique, outre de l’huile essentielle et des mucilages. Elle a des effets expectorants et stimule la sécrétion de mucus : elle est donc bonne pour la toux, le rhume et la pharyngite. De plus, elle fait baisser la tension. On l’utilise contre l’arthrite, surtout celle qui affecte les doigts de la main. Cette espèce a été bien étudiée en phytothérapie à cause de tous ses usages médicinaux populaires. Le parfum de la violette était l’un des plus chers jusqu’à ce que l’on réussisse à synthétiser le composé chimique qui lui donne son odeur.
Ramón Morales Valverde
Real Jardín Botánico de Madrid
(Extrait du volume de commentaires du Dioscoride de Cibo et Mattioli)