« Cest lystoire : Coment Joseph prist Notre Seignour Ihesu Crist et la viergene Marie sa mere [et] sen fuy en Egypte par le comandemant del angle. Ensi que saint Mathieu le dist en son evangile u secunt capitle »
De fait, la Fuite à proprement parler est représentée ici à l’orée d’un nouveau cahier de 4 folios de parchemin (ou binion, ff. 140r-143r). La miniature illustre le passage où il est dit que « Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Egypte ». Détail signifiant, la paraphrase biblique omet ici de préciser que la scène se déroula de nuit, peut-être afin de ne pas embarrasser le peintre A en lui demandant de réaliser un nocturne, pari impossible sur un fond d’or. La composition, naïve, ne brille pas par son habileté figurative (pour un œil moderne, l’âne semble marcher sur les pieds de Joseph), mais la vraisemblance picturale n’est pas, nous le savons, le but recherché, ainsi que le prouve encore le décor factice de la citadelle enserrée dans ses remparts, au second plan – il s’agit ici de suggérer l’existence d’un espace protecteur où la sainte Famille pourra se mettre à l’abri de la folie meurtrière d’Hérode. Marie, assise en amazone sur l’âne, tient contre son cœur l’enfant Jésus emmailloté dans ses langes et couronné d’un nimbe crucifère dont le pourtour est inexistant – l’artiste semble avoir omis de tracer sur la feuille d’or le cercle de son auréole, comme il l’a fait pour les autres personnages. Joseph, un baluchon sur l’épaule, marche en retrait, une main sur la croupe du baudet qu’un ange habillé d’une robe couleur de feu mène par la bride vers le lieu du salut. Les hautes falaises que longe la petite troupe évoquent la terre étrangère et les dangers de la route, mais l’envoyé céleste tend son bras vers la ville qui obstrue l’horizon.
« Cest lystoire : Coment Joseph prist Notre Seignour Ihesu Crist et la viergene Marie sa mere [et] sen fuy en Egypte par le comandemant del angle. Ensi que saint Mathieu le dist en son evangile u secunt capitle »
De fait, la Fuite à proprement parler est représentée ici à l’orée d’un nouveau cahier de 4 folios de parchemin (ou binion, ff. 140r-143r). La miniature illustre le passage où il est dit que « Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Egypte ». Détail signifiant, la paraphrase biblique omet ici de préciser que la scène se déroula de nuit, peut-être afin de ne pas embarrasser le peintre A en lui demandant de réaliser un nocturne, pari impossible sur un fond d’or. La composition, naïve, ne brille pas par son habileté figurative (pour un œil moderne, l’âne semble marcher sur les pieds de Joseph), mais la vraisemblance picturale n’est pas, nous le savons, le but recherché, ainsi que le prouve encore le décor factice de la citadelle enserrée dans ses remparts, au second plan – il s’agit ici de suggérer l’existence d’un espace protecteur où la sainte Famille pourra se mettre à l’abri de la folie meurtrière d’Hérode. Marie, assise en amazone sur l’âne, tient contre son cœur l’enfant Jésus emmailloté dans ses langes et couronné d’un nimbe crucifère dont le pourtour est inexistant – l’artiste semble avoir omis de tracer sur la feuille d’or le cercle de son auréole, comme il l’a fait pour les autres personnages. Joseph, un baluchon sur l’épaule, marche en retrait, une main sur la croupe du baudet qu’un ange habillé d’une robe couleur de feu mène par la bride vers le lieu du salut. Les hautes falaises que longe la petite troupe évoquent la terre étrangère et les dangers de la route, mais l’envoyé céleste tend son bras vers la ville qui obstrue l’horizon.
