Sans doute la miniature la mieux venue des Grandes Heures d’Anne de Bretagne. Le toit de l’étable, dont les trous livrent un large passage aux rayons de l’étoile, s’accroche à un débris d’arcade, ruine de quelque ancien palais. À gauche, la Vierge adore son Fils. C’est là un de ces italianismes que Bourdichon tient de Fouquet. À droite, saint Joseph, accoutré en voyageur, ou mieux en pèlerin médiéval, tient une lanterne; dans d’autres peintures de la fin du Moyen Âge c’est souvent une simple chandelle. Au premier plan, l’âne et le bœuf; au fond, les bergers contemplent la Sainte Famille par une fenêtre. L’éclairage de cette scène nocturne est d’une complexité savante et pleine de sens. La lanterne n’éclaire que sourdement le visage de saint Joseph ; elle est comme éclipsée par la clarté qui émane de l’Enfant-Dieu, et qui, elle, met en pleine lumière la figure de la Vierge.
Sans doute la miniature la mieux venue des Grandes Heures d’Anne de Bretagne. Le toit de l’étable, dont les trous livrent un large passage aux rayons de l’étoile, s’accroche à un débris d’arcade, ruine de quelque ancien palais. À gauche, la Vierge adore son Fils. C’est là un de ces italianismes que Bourdichon tient de Fouquet. À droite, saint Joseph, accoutré en voyageur, ou mieux en pèlerin médiéval, tient une lanterne; dans d’autres peintures de la fin du Moyen Âge c’est souvent une simple chandelle. Au premier plan, l’âne et le bœuf; au fond, les bergers contemplent la Sainte Famille par une fenêtre. L’éclairage de cette scène nocturne est d’une complexité savante et pleine de sens. La lanterne n’éclaire que sourdement le visage de saint Joseph ; elle est comme éclipsée par la clarté qui émane de l’Enfant-Dieu, et qui, elle, met en pleine lumière la figure de la Vierge.