L'iconographie de ce feuillet, qui ouvre la série des prières adressées à la Trinité, est assurément complexe, avec cinq compartiments et une initiale habitée comportant des sujets bibliques ou théologiques, sans parler des huit plages florales, cinq superposées à gauche, et trois intercalaires à droite. Mais la courte inscription latine de trois lignes - Gloria tibi Trinitas equalis una deitas et ante secula et nunc (« Gloire à toi, Trinité, divinité une et égale d'avant les siècles et de maintenant ») - placées au centre à côté du G majuscule de Gloria porteur de la Colombe du Saint-Esprit en gloire, met sur la piste du thème, à la fois original et éclairant, qui relie les cinq scènes, à savoir celui de la Trinité créatrice, telle que révélée dans la Bible relue à la lumière du Nouveau Testament et de la théologie chrétienne traditionnelle.
Tout en haut sur la droite, avant que le monde ne soit, dans l'éternité de Dieu, le débat des quatre vertus cardinales (la prudence, la tempérance, la force et la justice), représentées par des femmes à hautes coiffes, portant sur l'opportunité de la création du monde et de l'homme. Il se déroule en présence et sous la présidence d'une « Trinité du psautier » (à savoir Dieu le Père et Dieu le Fils siégeant côte à côte, ici tournés l'un vers l'autre, dont on aperçoit le haut du buste, avec la Colombe entre eux) ; puis la Création d'Adam par le Verbe Créateur au nimbe crucifère, imberbe et d'allure christique très juvénile ; puis la Création d'Ève du côté d'Adam, toujours par le Verbe, porteur cette fois du globe du monde, Adam paraissant éveillé et curieux d'observer ce qui se passe, bien qu'étendu par terre de tout son long.
En bas à gauche, l'épisode de la Transfiguration du Christ, racontée par les trois évangiles synoptiques (Mt 17, 1-9 ; Mc 9, 2-9 ; Lc 9, 28-36), présentée comme une théophanie trinitaire, avec les trois apôtres témoins, Pierre, Jacques et Jean, regroupés sur la droite du compartiment, et les deux témoins célestes, Moïse cornu à gauche et Élie à droite, avec, à la verticale au-dessus du Christ debout au centre, Dieu le Père tiaré, dans une sorte d'apparition qui le fait voir en buste, et envoyant la Colombe de l'Esprit.
Et enfin, au-dessus de cette Transfiguration, l'évocation double de la Pentecôte, avec d'une part la Colombe de l'Esprit Saint rayonnante, incluse dans le G majuscule, et d'autre part, dans un compartiment aux dimensions privilégiées, l'apparition de la Trinité aux douze apôtres, tous agenouillés, avec au premier plan à gauche saint Pierre tenant sur l'épaule les deux clefs symbolisant son rôle de chef dans le collège apostolique, en face de lui un apôtre porteur, lui, d'une épée, Paul. Ils entourent Dieu le Père en majesté, couronné d'une tiare à triple couronne par deux des huit anges de feu rassemblés autour et au-dessus-de lui. Cette tiare, encore appelée « trirègne », a été créée et est apparue dans l'art d'Occident vers 1300, sous le pontificat de Boniface VIII. Strictement réservée au pape, elle est l'insigne de son triple pouvoir, de nomination des évêques, de juridiction et d'enseignement. Revêtu d'un somptueux vêtement, Dieu siège sur un arc-en-ciel, soutenant de ses bras ouverts l'axe horizontal de la croix comportant le Crucifié avec trois clous et saignant abondamment, la Colombe de l'Esprit faisant le lien entre ce Trône de grâce et la Transfiguration.
L'iconographie de ce feuillet, qui ouvre la série des prières adressées à la Trinité, est assurément complexe, avec cinq compartiments et une initiale habitée comportant des sujets bibliques ou théologiques, sans parler des huit plages florales, cinq superposées à gauche, et trois intercalaires à droite. Mais la courte inscription latine de trois lignes - Gloria tibi Trinitas equalis una deitas et ante secula et nunc (« Gloire à toi, Trinité, divinité une et égale d'avant les siècles et de maintenant ») - placées au centre à côté du G majuscule de Gloria porteur de la Colombe du Saint-Esprit en gloire, met sur la piste du thème, à la fois original et éclairant, qui relie les cinq scènes, à savoir celui de la Trinité créatrice, telle que révélée dans la Bible relue à la lumière du Nouveau Testament et de la théologie chrétienne traditionnelle.
Tout en haut sur la droite, avant que le monde ne soit, dans l'éternité de Dieu, le débat des quatre vertus cardinales (la prudence, la tempérance, la force et la justice), représentées par des femmes à hautes coiffes, portant sur l'opportunité de la création du monde et de l'homme. Il se déroule en présence et sous la présidence d'une « Trinité du psautier » (à savoir Dieu le Père et Dieu le Fils siégeant côte à côte, ici tournés l'un vers l'autre, dont on aperçoit le haut du buste, avec la Colombe entre eux) ; puis la Création d'Adam par le Verbe Créateur au nimbe crucifère, imberbe et d'allure christique très juvénile ; puis la Création d'Ève du côté d'Adam, toujours par le Verbe, porteur cette fois du globe du monde, Adam paraissant éveillé et curieux d'observer ce qui se passe, bien qu'étendu par terre de tout son long.
En bas à gauche, l'épisode de la Transfiguration du Christ, racontée par les trois évangiles synoptiques (Mt 17, 1-9 ; Mc 9, 2-9 ; Lc 9, 28-36), présentée comme une théophanie trinitaire, avec les trois apôtres témoins, Pierre, Jacques et Jean, regroupés sur la droite du compartiment, et les deux témoins célestes, Moïse cornu à gauche et Élie à droite, avec, à la verticale au-dessus du Christ debout au centre, Dieu le Père tiaré, dans une sorte d'apparition qui le fait voir en buste, et envoyant la Colombe de l'Esprit.
Et enfin, au-dessus de cette Transfiguration, l'évocation double de la Pentecôte, avec d'une part la Colombe de l'Esprit Saint rayonnante, incluse dans le G majuscule, et d'autre part, dans un compartiment aux dimensions privilégiées, l'apparition de la Trinité aux douze apôtres, tous agenouillés, avec au premier plan à gauche saint Pierre tenant sur l'épaule les deux clefs symbolisant son rôle de chef dans le collège apostolique, en face de lui un apôtre porteur, lui, d'une épée, Paul. Ils entourent Dieu le Père en majesté, couronné d'une tiare à triple couronne par deux des huit anges de feu rassemblés autour et au-dessus-de lui. Cette tiare, encore appelée « trirègne », a été créée et est apparue dans l'art d'Occident vers 1300, sous le pontificat de Boniface VIII. Strictement réservée au pape, elle est l'insigne de son triple pouvoir, de nomination des évêques, de juridiction et d'enseignement. Revêtu d'un somptueux vêtement, Dieu siège sur un arc-en-ciel, soutenant de ses bras ouverts l'axe horizontal de la croix comportant le Crucifié avec trois clous et saignant abondamment, la Colombe de l'Esprit faisant le lien entre ce Trône de grâce et la Transfiguration.