Viri galilaei quid admiramini aspicientes in caelum, etc. (Ac 1, 11 : « Gens de Galilée, Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » Et voici la suite : « Ce Jésus qui vous a été enlevé pour le ciel viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel »).
La page, lue de haut en bas, est constituée de trois étages distincts célébrant l'Ascension du Christ : tout en haut, sa destination ultime, avec le cortège nombreux de sauvés tout nus et agenouillés et de séraphins, escortant le Christ Ressuscité vers le ciel ; juste en-dessous, la terre que quittent les bienheureux, avec ses villes et ses fleuves ; et enfin, dans le compartiment du bas, la foule des témoins de son ascension, avec la trace de ses deux pieds sur terre.
Dominant le compartiment supérieur du folio, dans une portion de ciel lumineuse, se détache sur un fond rouge peuplé de têtes de séraphins à peine visibles, le buste de Dieu le Père, en l'occurrence christomorphe (c'est-à-dire à tête de Christ, selon l'affirmation du Christ lui-même, rapportée en Jn 14, 9 : « qui m'a vu a vu le Père », réponse à une demande de l'apôtre Philippe, qui avait demandé à Jésus : « Montre-nous le Père ! »).
La montée du Christ au ciel lors de son ascension l'a représenté seul le plus souvent, dans l'histoire de l'art, ou accompagné de quelques anges, tandis qu'ici il prend de l'altitude au-dessus de Jérusalem, symbolisée par deux ensembles de maisons et de tours séparés par un fleuve, en compagnie d'un groupe d'hommes et de femmes intégralement nus symbolisant les âmes des justes, agenouillés vers lui et mains jointes, avec deux grands anges porteurs de croix et habillés comme des moines au-dessus d'eux et en-dessous une guirlande de dix séraphins. En outre ce Christ en train de monter au ciel tient le globe du monde, attribut qui dit sa souveraineté sur l'univers, et bénit solennellement, une bénédiction qui s'adresse sans doute à tous les sauvés agenouillés auprès de lui (avec semble-t-il plus de femmes que d'hommes), mais aussi voire d'abord aux apôtres et disciples (en grande majorité des hommes barbus, cette fois) agenouillés eux aussi mais encore sur terre, derrière ou à côté de Marie - la marque des pieds de Jésus, une convention iconographique médiévale signifiant son « décollage » vers le ciel, s'imprimant sur le sol. En dépit de sa mention, dans le récit des Actes des Apôtres (Ac 1, 9), le miniaturiste s'est dispensé de peindre la nuée venue soustraire le Christ à leurs yeux, pour donner à entendre que ses fidèles ont suivi son ascension, au moins en pensée, ce qu'exprime de manière convaincante la direction de leurs regards.
Viri galilaei quid admiramini aspicientes in caelum, etc. (Ac 1, 11 : « Gens de Galilée, Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » Et voici la suite : « Ce Jésus qui vous a été enlevé pour le ciel viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel »).
La page, lue de haut en bas, est constituée de trois étages distincts célébrant l'Ascension du Christ : tout en haut, sa destination ultime, avec le cortège nombreux de sauvés tout nus et agenouillés et de séraphins, escortant le Christ Ressuscité vers le ciel ; juste en-dessous, la terre que quittent les bienheureux, avec ses villes et ses fleuves ; et enfin, dans le compartiment du bas, la foule des témoins de son ascension, avec la trace de ses deux pieds sur terre.
Dominant le compartiment supérieur du folio, dans une portion de ciel lumineuse, se détache sur un fond rouge peuplé de têtes de séraphins à peine visibles, le buste de Dieu le Père, en l'occurrence christomorphe (c'est-à-dire à tête de Christ, selon l'affirmation du Christ lui-même, rapportée en Jn 14, 9 : « qui m'a vu a vu le Père », réponse à une demande de l'apôtre Philippe, qui avait demandé à Jésus : « Montre-nous le Père ! »).
La montée du Christ au ciel lors de son ascension l'a représenté seul le plus souvent, dans l'histoire de l'art, ou accompagné de quelques anges, tandis qu'ici il prend de l'altitude au-dessus de Jérusalem, symbolisée par deux ensembles de maisons et de tours séparés par un fleuve, en compagnie d'un groupe d'hommes et de femmes intégralement nus symbolisant les âmes des justes, agenouillés vers lui et mains jointes, avec deux grands anges porteurs de croix et habillés comme des moines au-dessus d'eux et en-dessous une guirlande de dix séraphins. En outre ce Christ en train de monter au ciel tient le globe du monde, attribut qui dit sa souveraineté sur l'univers, et bénit solennellement, une bénédiction qui s'adresse sans doute à tous les sauvés agenouillés auprès de lui (avec semble-t-il plus de femmes que d'hommes), mais aussi voire d'abord aux apôtres et disciples (en grande majorité des hommes barbus, cette fois) agenouillés eux aussi mais encore sur terre, derrière ou à côté de Marie - la marque des pieds de Jésus, une convention iconographique médiévale signifiant son « décollage » vers le ciel, s'imprimant sur le sol. En dépit de sa mention, dans le récit des Actes des Apôtres (Ac 1, 9), le miniaturiste s'est dispensé de peindre la nuée venue soustraire le Christ à leurs yeux, pour donner à entendre que ses fidèles ont suivi son ascension, au moins en pensée, ce qu'exprime de manière convaincante la direction de leurs regards.