La Fête de Dives provient de la parabole de Luc, dite « du mauvais riche » (16, 19-31). D’après cette histoire, un homme riche dont on ignore le nom (le mot latin pour désigner un homme riche, dives, est devenu au Moyen Âge le nom de l’homme en question) fait chaque jour de somptueux repas. Un homme pauvre, nommé Lazare (à ne pas confondre avec le Lazare ressuscité par le Christ) lui demande de pouvoir récupérer les miettes qui tombent de sa table. On ne lui donne rien et, pour couronner le tout, les chiens de l’homme riche lèchent ses ulcères. Quand le pauvre meurt, il est transporté par les anges dans le sein d’Abraham. Dives, de son côté, se retrouve en Enfer, d’où, au milieu de tourments insoutenables, il peut voir Lazare dans les bras du patriarche. Il demande à Abraham si Lazare pourrait tremper le bout de son doigt dans un peu d’eau afin de refroidir sa langue brûlante. Abraham répond que pour les richesses que Dives a reçues sur la terre, il doit désormais payer, et ce pour l’éternité, tandis que Lazare, comme tous les pauvres, jouit de sa récompense dans le Ciel.
Dans la miniature, Dives, élégamment vêtu, et sa femme, sont sur le point de commencer leur repas. Cette dernière observe avec attention son mari tandis qu’il montre du doigt un chien blanc qui s’en va rejoindre les deux autres qui se trouvent déjà tout près de Lazare. Échappant à la vigilance d’un serviteur qui semble dormir debout, le mendiant s’approche de la table. Il porte un petit baril et une cliquette pour avertir les passants qu’il est lépreux. Son entrée dans la salle a attiré l’attention de trois chiens, qui se dirigent vers le pauvre homme. Dans la bordure du bas, peinte principalement dans des tons d’orange et de cuivre, Dives est tourmenté par les flammes et les démons ; il montre sa bouche, réclamant sa goutte d’eau. Dans le bleu céleste et apaisant du Paradis, l’âme innocente de Lazare, représenté par un enfant nu, prie calmement entre les bras protecteurs d’Abraham. Comme nous avons pu déjà le dire, cette bordure est basée sur une autre peinte par Poyer peu de temps auparavant, dans Heures du Tilliot.
Roger S. Wieck.
Conservateur des Manuscrits du Moyen Age et de la Renaissance
The Morgan Library & Museum
La Fête de Dives provient de la parabole de Luc, dite « du mauvais riche » (16, 19-31). D’après cette histoire, un homme riche dont on ignore le nom (le mot latin pour désigner un homme riche, dives, est devenu au Moyen Âge le nom de l’homme en question) fait chaque jour de somptueux repas. Un homme pauvre, nommé Lazare (à ne pas confondre avec le Lazare ressuscité par le Christ) lui demande de pouvoir récupérer les miettes qui tombent de sa table. On ne lui donne rien et, pour couronner le tout, les chiens de l’homme riche lèchent ses ulcères. Quand le pauvre meurt, il est transporté par les anges dans le sein d’Abraham. Dives, de son côté, se retrouve en Enfer, d’où, au milieu de tourments insoutenables, il peut voir Lazare dans les bras du patriarche. Il demande à Abraham si Lazare pourrait tremper le bout de son doigt dans un peu d’eau afin de refroidir sa langue brûlante. Abraham répond que pour les richesses que Dives a reçues sur la terre, il doit désormais payer, et ce pour l’éternité, tandis que Lazare, comme tous les pauvres, jouit de sa récompense dans le Ciel.
Dans la miniature, Dives, élégamment vêtu, et sa femme, sont sur le point de commencer leur repas. Cette dernière observe avec attention son mari tandis qu’il montre du doigt un chien blanc qui s’en va rejoindre les deux autres qui se trouvent déjà tout près de Lazare. Échappant à la vigilance d’un serviteur qui semble dormir debout, le mendiant s’approche de la table. Il porte un petit baril et une cliquette pour avertir les passants qu’il est lépreux. Son entrée dans la salle a attiré l’attention de trois chiens, qui se dirigent vers le pauvre homme. Dans la bordure du bas, peinte principalement dans des tons d’orange et de cuivre, Dives est tourmenté par les flammes et les démons ; il montre sa bouche, réclamant sa goutte d’eau. Dans le bleu céleste et apaisant du Paradis, l’âme innocente de Lazare, représenté par un enfant nu, prie calmement entre les bras protecteurs d’Abraham. Comme nous avons pu déjà le dire, cette bordure est basée sur une autre peinte par Poyer peu de temps auparavant, dans Heures du Tilliot.
Roger S. Wieck.
Conservateur des Manuscrits du Moyen Age et de la Renaissance
The Morgan Library & Museum