Cette page comporte des scènes et des motifs originaux et si inhabituels qu'ils présentent des difficultés d'interprétation. Mais pour le dire de manière synthétique, elle est consacrée aux sept Vertus et aux sept Vices, ou Péchés capitaux, autrement dit aux voies respectives de la sainteté et du péché, du salut et de la damnation.
En haut, source de rayons dans toutes les directions sur fond de ciel étoilé, Dieu le Père nimbé et porteur de la tiare triple et du globe du monde, entouré d'une mandorle et adoré par douze séraphins, bénit sept jeunes femmes aux cheveux longs, donc des vierges, agenouillées, tournées vers lui, chacune étant surmontée d'une banderole blanche avec son nom la désignant nommément. Elles représentent respectivement les trois vertus théologales (la foi, l'espérance et la charité) et les quatre vertus cardinales (la justice, la prudence, la tempérance et la force d'âme). Assistent et participent à cette scène, en haut sur la droite, deux anges musiciens, un harpiste et un violoniste, et en dessous trois autres séraphins la contemplant.
Dans le creux du D majuscule de la prière du mercredi des cendres, commençant par Domine, non secundum peccata nostra quae fecimus nos (« Seigneur, ne nous juge pas selon les péchés que nous avons commis . . . »), prière tirée du Ps 103 (102), verset 10, se retrouve l'écu à fond rouge et aux sept losanges dorés déjà rencontré plusieurs fois, qui est la marque et l'insigne de la famille noble des Montauban.
En dessous, l'énorme gueule remplie de flammes effrayantes du Démon, celle de l'Hadès, ou de l'Enfer, comme l'on voudra, en train d'avaler et/ou d'abriter sept silhouettes obscures toutes noires, les symboles anthropomorphisés des vices, comme ont été symbolisées les vertus par de charmantes jeunes femmes, les vices étant, comme elles l'ont été aussi, identifiés par des banderoles qui les nomment : l'orgueil, l'avarice, la luxure, l'envie, la gourmandise, la colère et la paresse. Cette liste doit beaucoup à l'élaboration de Thomas d'Aquin dans la Prima Secundae de la Somme Théologique, question 84. Et ce sujet aura inspiré de nombreux artistes de la chrétienté occidentale, tel Giotto, qui a traité le sujet dans ses fresques de la Chapelle des Scrovegni à Padoue, ou comme le fera Jérôme Bosch dans son tableau sur les sept péchés capitaux et les quatre dernières étapes de la vie humaine, un panneau peint vers 1500, conservé à Madrid, au Prado. Deux anges munis d'épées et porteurs de boucliers contribuent à précipiter les vices en enfer, comme y contribuent à leur manière la prière de deux chrétiens agenouillés mains jointes, l'un qui est encouragé par un saint difficile à identifier, debout dans son dos, et l'autre, à droite, par un ange debout avec derrière lui, encore une fois, l'écu aux sept losanges.