Comment Bel-Accueil doucement
Mène l'Amant joyeusement
Par le verger pour voir la Rose
Qui lui fut doucereuse chose.
Or je suis chu, ce m'est avis,
De grand enfer en paradis ;
Car Bel-Accueil partout me mène
Qui de mon gré faire se peine,
Et quand à la Rose arrivai,
Un peu plus grasse la trouvai,
Et vis qu'elle s'était accrue
Depuis que je ne l'avais vue.
La Rose alors s'élargissait
Par le haut et me ravissait,
Mais sans être à ce point ouverte
Que la graine en fût découverte ;
Les feuilles se dressaient tout droit
Et s'arrondissaient en un toit
Qui couvrait le coeur de la Rose
Où la graine encore était close.
Mais je trouvai, Dieu soit béni !
Le bouton plus épanoui,
Plus beau, de couleur plus merveille
Qu'auparavant; c'était merveille
Combien il était embelli !
Roman de la Rose, v. 3483-3507
(Éd. et trad. de Pierre Marteau)
Comment Bel-Accueil doucement
Mène l'Amant joyeusement
Par le verger pour voir la Rose
Qui lui fut doucereuse chose.
Or je suis chu, ce m'est avis,
De grand enfer en paradis ;
Car Bel-Accueil partout me mène
Qui de mon gré faire se peine,
Et quand à la Rose arrivai,
Un peu plus grasse la trouvai,
Et vis qu'elle s'était accrue
Depuis que je ne l'avais vue.
La Rose alors s'élargissait
Par le haut et me ravissait,
Mais sans être à ce point ouverte
Que la graine en fût découverte ;
Les feuilles se dressaient tout droit
Et s'arrondissaient en un toit
Qui couvrait le coeur de la Rose
Où la graine encore était close.
Mais je trouvai, Dieu soit béni !
Le bouton plus épanoui,
Plus beau, de couleur plus merveille
Qu'auparavant; c'était merveille
Combien il était embelli !
Roman de la Rose, v. 3483-3507
(Éd. et trad. de Pierre Marteau)